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Naissance fautive

Un exemple des éléments généraux d’une plainte pour naissance fautive, tels qu’établis par la Cour suprême de Californie, sont :

  • l’existence d’une relation patient-médecin entre le défendeur et le demandeur;
  • le médecin a négligé de divulguer aux futurs parents le risque d’avoir un enfant atteint d’une maladie génétique ou congénitale;
  • le demandeur a subi un préjudice ; et
  • la négligence du médecin a causé ce préjudice.

Relation patient-médecinEdit

Le demandeur doit établir l’existence d’une relation patient-médecin en démontrant que le médecin a donné au demandeur un diagnostic médical ou un avis médical.

NégligenceEdit

Dans un cas de naissance fautive, le demandeur doit démontrer que le médecin n’a pas suivi la norme de soins en ce qui concerne le diagnostic ou la divulgation du risque des demandeurs de transmettre des anomalies génétiques ou congénitales à leurs enfants.

Si les plaignants allèguent que le défendeur n’a pas diagnostiqué correctement le risque des plaignants de transmettre une maladie génétique ou une autre anomalie, alors les plaignants doivent présenter un témoignage d’expert quant à la norme de soins pour le diagnostic en question. Les jurés profanes n’ont pas la connaissance nécessaire de la pratique médicale pour évaluer la conduite des médecins sans l’aide d’un témoin expert.

Si les demandeurs allèguent que le défendeur a omis de divulguer le risque de concevoir un enfant avec une anomalie, alors les demandeurs doivent démontrer que le médecin avait le devoir de faire la divulgation en question. Les médecins ont l’obligation de divulguer à leurs patients les risques de transmission d’une maladie génétique à leurs futurs enfants. Toutefois, le médecin n’est pas tenu de divulguer tous les risques ou de recommander toutes les procédures de test disponibles. Par exemple, dans l’affaire Munro v. Regents of the University of California, le tribunal a jugé que le médecin n’était pas tenu de recommander un test de la maladie de Tay-Sachs alors qu’il n’avait aucune raison de soupçonner que ses patients étaient plus exposés à la maladie de Tay-Sachs que la population générale, que le risque de Tay-Sachs dans la population générale était compris entre 1 sur 200 et 1 sur 300 et que le test de Tay-Sachs était « généralement inutile » pour la grande majorité des patients.Les plaignants peuvent également prouver l’élément de négligence en démontrant que le médecin n’a pas correctement divulgué la disponibilité des procédures de dépistage génétique ou prénatal. Comme dans d’autres cas de manquement à l’obligation de divulgation, le demandeur devra démontrer que le médecin avait le devoir de faire les divulgations en question.

PréjudiceEdit

Les demandeurs dans un cas de naissance illicite peuvent prétendre que leurs préjudices consistent à avoir un enfant avec une anomalie indésirable, ou à avoir été privés de la possibilité de faire un choix pleinement informé quant à la conception ou à l’avortement du fœtus.

CauseEdit

Dans le passé, les plaignants ont dû prouver la cause en démontrant que si le défendeur n’avait pas été négligent, l’enfant aurait été normal. Selon cette norme, le défendeur peut faire valoir que même s’il a omis de diagnostiquer un fœtus existant avec une anomalie génétique ou de développement, il n’a pas fait en sorte que les parents ou le fœtus aient des gènes mutés ou que le fœtus développe l’anomalie. Une fois qu’il a été déterminé que le fœtus est atteint d’une anomalie, le médecin peut ne pas être en mesure de traiter le fœtus, rendant l’anomalie inévitable. Si le médecin omet de diagnostiquer le risque de transmission d’une maladie génétique du demandeur, ou omet de l’informer de ce risque, c’est la combinaison des mutations génétiques des parents et de leur choix d’avoir un enfant qui entraîne le plus directement la conception d’un enfant anormal. En raison des difficultés à prouver la cause selon cette norme, certains tribunaux ont rejeté les poursuites pour naissance illicite.

Plus récemment, les plaignants ont pu prouver l’élément de causalité en démontrant que la négligence du défendeur les a privés de la possibilité d’envisager pleinement le choix de concevoir ou d’avorter leur fœtus. Toutefois, les plaignants doivent encore prouver que si le médecin avait agi correctement, ils auraient refusé de concevoir ou auraient avorté leur fœtus anormal. Cette norme de causalité a permis aux plaignants de prouver plus facilement l’élément de causalité. Néanmoins, l’affirmation des plaignants selon laquelle ils n’auraient pas eu d’enfant anormal est, à certains égards, spéculative. La décision de concevoir ou non, compte tenu du risque de porter un enfant anormal, serait probablement difficile et émotionnelle, avec un résultat imprévisible, comme le serait la décision d’avorter un fœtus anormal. En outre, certains défendeurs ont fait valoir que le délit est sujet à des réclamations frauduleuses, car la preuve de l’affirmation selon laquelle les plaignants auraient avorté d’un fœtus anormal viendrait souvent sous la forme du témoignage rétrospectif et subjectif du plaignant.