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Une étude chinoise affirme que les infections au COVID de Wuhan sont 3 fois supérieures au chiffre officiel

Par Reuters Staff

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SHANGHAI (Reuters) – Le nombre de personnes ayant été infectées par le COVID-19 dans la ville chinoise de Wuhan, où le virus a été identifié pour la première fois, pourrait être environ trois fois supérieur au chiffre officiel, selon une étude menée par des chercheurs chinois basés dans la ville.

PHOTO D’ARCHIVE : Des visiteurs assistent à une exposition sur la lutte contre l’épidémie de coronavirus (COVID-19), au centre de convention Wuhan Parlor qui servait auparavant d’hôpital de fortune pour les patients atteints du COVID-19, à Wuhan, dans la province de Hubei, en Chine, le 31 décembre 2020. REUTERS/Tingshu Wang

L’article, publié par la revue PLOS Neglected Tropical Diseases jeudi, a analysé des échantillons de sang de plus de 60 000 personnes en bonne santé prélevés dans des endroits de toute la Chine de mars à mai 2020.

Il a constaté que 1,68% de ceux de Wuhan contenaient des anticorps pour le SRAS-CoV-2, le virus qui cause le COVID-19, contre 0.59% dans la province environnante de Hubei et 0,38% dans le reste de la Chine.

La population totale de la ville étant de plus de 10 millions d’habitants, les chercheurs ont estimé que jusqu’à 168 000 résidents de Wuhan étaient infectés par le virus, alors que le nombre officiel est de 50 340 cas hospitalisés.

L’étude suggère qu’au moins deux tiers du nombre total étaient asymptomatiques, et que des milliers de personnes auraient pu être infectées après « l’élimination » des cas cliniques, soulevant la possibilité que le virus puisse exister dans une communauté pendant une longue période sans provoquer d’hospitalisations.

Une étude distincte publiée par le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC) à la fin du mois dernier a placé le taux de « séroprévalence » à Wuhan, le pourcentage de la population ayant des anticorps, encore plus haut, à 4,43%, ce qui implique qu’environ un demi-million de personnes dans la ville pourraient avoir été infectées.

Le COVID-19 a été identifié à Wuhan à la fin de 2019, avec la première épidémie associée à un marché de fruits de mer dans la ville. La Chine a finalement verrouillé Wuhan et d’autres villes de la province de Hubei le 23 janvier 2020, mais les critiques disent qu’elle aurait dû agir plus tôt.

La Chine a rejeté les critiques sur sa gestion précoce du virus, et les responsables soulignent maintenant des études à l’étranger suggérant qu’il circulait en Europe plusieurs mois avant l’épidémie de Wuhan.

Une équipe de 10 personnes de l’Organisation mondiale de la santé devait arriver en Chine cette semaine pour enquêter sur les origines du COVID-19, mais elle n’a pas encore reçu l’autorisation d’entrer dans le pays.

Le nombre total de cas confirmés de COVID-19 à ce jour en Chine continentale s’élève désormais à 87 331, tandis que le nombre de décès est resté inchangé à 4 634.

Reportage de David Stanway ; édition de Michael Perry

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