Les filles d’aujourd’hui sont moins susceptibles de subir des mutilations génitales féminines qu’il y a 30 ans. Mais la pratique étant encore quasi universelle dans certains pays, les militants estiment que l’objectif de mettre fin aux MGF en une décennie sera difficile à atteindre.
Pour Lisa Camara, une nouvelle mère de Gambie, c’est une décision qui va à l’encontre de générations de pratiques dans sa communauté. Âgée d’à peine cinq ans lorsqu’elle a été excisée, la coordinatrice nationale de l’ONG Safe Hands for Girls est déterminée à ce que les filles nées aujourd’hui ne souffrent pas comme elle l’a fait. « Je sais que ma fille ne sera jamais excisée »
La mutilation génitale féminine, ou MGF, désigne toute forme d’excision ou d’ablation délibérée de parties des organes génitaux féminins pour des raisons non médicales. Elle touche les trois quarts des femmes en Gambie, et dans certains pays, la pratique est presque universelle. Dans le monde, au moins 200 millions de filles et de femmes ont été excisées.
Lire la suite : Aider les survivants des MGF en Afrique
Pour beaucoup, l’excision est un rite de passage qui garantit leur acceptation dans la société. Mais cela peut aussi provoquer des douleurs, des infections et des problèmes de santé qui peuvent perdurer tout au long de la vie d’une femme. Celles qui ont été excisées courent un plus grand risque d’infertilité et ont deux fois plus de chances de mourir en couches. La pratique elle-même peut également être fatale. Pas plus tard que le mois dernier, une jeune fille de 12 ans est morte en Égypte après que ses parents l’aient emmenée chez un médecin pour cette procédure.
L’ONU a pour objectif de mettre fin aux MGF d’ici 2030. Mais les efforts pour mettre fin à cette pratique devront augmenter considérablement pour y parvenir.
« J’espère pouvoir protéger davantage de filles », a déclaré Camara. « En travaillant sur le terrain et en venant d’une communauté pratiquante, je sais que les chances que cela se produise, mettre fin aux MGF d’ici 2030, sont très, très minces. »