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La rébellion paysanne du Lotus blanc éclate en 1795 (le Lotus blanc était le nom d’une société secrète qui avait d’abord combattu les Mongols). Il fallut neuf ans de guerre et de grandes pertes de vies humaines avant que la rébellion ne soit matée. Les bannières mandchoues redoutées, depuis leurs conquêtes du début des années 1700, montraient qu’elles n’étaient plus une force militaire de grande valeur, et l’empereur dut recruter une nouvelle armée composée de milices chinoises.

Alors qu’il y eut plusieurs soulèvements contre la dynastie mandchoue au cours des quatre premiers règnes, la Société du Lotus Blanc se tint tranquille jusqu’à ce que vers 1761, l’empereur Kien-lung publia un édit contre elle et contre les sectes Ming Tsuen ou Dignes Illustres et Pah Yun ou Nuage Blanc. En 1775, un chef de la société du Lotus blanc, nommé Liu Sung, fut banni d’Anhwei à Kansuh après avoir envoyé des personnes dans la région sous prétexte de guérir des maladies par la prière et l’incantation, afin de gagner des adhérents à sa cause en Chine occidentale. De nombreux partisans s’y joignirent et la société se développa rapidement jusqu’en 1794, date à laquelle elle éclata en une rébellion qui s’étendit par la suite sur Hupeh et la Chine occidentale sous la direction de Liu Cbi-hieh et jeta une ombre sur la fin du long et brillant règne de Kien-lung.

Ce Liu Chi-hieh érigea un jeune homme nommé Wang Fa-sheng, qu’il représentait comme un membre de la famille Chu et un descendant des empereurs Ming, en souverain légitime du peuple. Il déclara que pour empêcher la capture du jeune prince lorsqu’il était enfant, il s’était enfui avec lui et l’avait caché au-delà des frontières de la Chine.

Dans la période qui suivit environ 1680, l’introduction du maïs (maïzena) et des patates douces, suivie au XVIIIe siècle par l’introduction de la pomme de terre irlandaise, rendit possible l’agriculture de montagne. La culture du riz dans le fond des vallées, celle du maïs sur les pentes des montagnes et celle de la pomme de terre irlandaise sur les terres plus élevées sont devenues des modèles. Le sud du Shensi, avec ses grandes quantités de terres vacantes, a attiré les immigrants à grande échelle après les graves famines et les mauvaises récoltes survenues dans les provinces de Hupeh et de Szechwan dans les années 1770. Cependant, le développement rapide et souvent irréfléchi des hautes terres du Shensi a souvent entraîné une érosion du sol, une perte rapide de fertilité et une baisse de la production agricole. La désaffection locale a éclaté dans la rébellion dite du Lotus blanc de 1796-1804, qui était centrée dans les régions frontalières de Szechwan- Shensi- Hupeh- Honan.

Cette rébellion s’est développée rapidement sous la direction de Lin Chi-hieh et d’autres chefs, dont l’un était une femme nommée Wang, jusqu’à ce qu’il y ait cent mille rebelles en armes, qui ont combattu avec une fortune variable contre un nombre au moins égal de solidaires impérialistes. Parfois, des provinces entières étaient soumises par eux, et il semblait que leurs efforts allaient être couronnés de succès, et que la Chine occidentale, si ce n’est une autre partie, resterait la leur. Puis un retournement de fortune et les victoires successives des impérialistes anéantissaient presque leurs armées et écrasaient tous leurs espoirs. Et c’est ainsi que la guerre fut menée. Après six ans d’affrontement, Lin Chi-hich fut capturé. Mais à mesure qu’un chef tombait ou était capturé, un autre le remplaçait, et comme la rébellion était éteinte dans un endroit, elle s’enflammait dans un autre.

Cette guerre intestine dura plus de dix ans, au prix de dizaines de milliers de vies et d’une dépense, par le seul gouvernement, de deux cents millions de taels en argent. Le jeune prétendant, Wang Fa-sheng, n’a jamais été qu’une marionnette entre les mains des dirigeants. On ne sait rien de sa fin. Il a simplement et tranquillement disparu.

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