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Entrée OMIM – # 125630 – VIBRATORY URTICARIA ; VBU

TEXTE

Un signe numérique (#) est utilisé avec cette entrée en raison de la preuve que l’urticaire vibratoire (VBU) est causée par une mutation hétérozygote dans le gène ADGRE2 (606100) sur le chromosome 19p13.

Description

L’urticaire vibratoire autosomique dominante est caractérisée par une urticaire localisée et des manifestations systémiques en réponse à une vibration dermique, avec une dégranulation coïncidente des mastocytes et une augmentation des taux d’histamine dans le sérum (Boyden et al, 2016).

Caractéristiques cliniques

Patterson et al. (1972) ont décrit une famille d’origine suédoise dans laquelle les membres d’au moins 4 générations présentaient des lésions érythémateuses et œdémateuses locales après une stimulation locale de nature vibratoire ou frictionnelle. Des érythèmes faciaux ou généralisés et des maux de tête accompagnaient les réactions locales graves. Des niveaux élevés d’amines plasmatiques ont été trouvés dans le sang veineux provenant d’un membre soumis à une stimulation appropriée. Goetzl (1978) a déclaré que dans une famille particulière, les membres affectés montrent une sensibilité à la même gamme spécifique de fréquence de vibrations, qui peut être différente de celle des autres familles.

Epstein et Kidd (1981) ont décrit une forme d’urticaire physique dans une famille libanaise chrétienne et l’ont désignée urticaire dermodistortive (DDU). Le trouble était caractérisé par le développement d’une tuméfaction cutanée prurigineuse, érythémateuse et œdémateuse confinée aux zones exposées à une stimulation vibratoire ou d’étirement répétitive. Les lésions se développaient en quelques minutes et disparaissaient en une heure. Une stimulation étendue entraînait des réactions systémiques : évanouissement, maux de tête et érythème facial. L’histamine a été soupçonnée d’être le médiateur des réponses locales et systémiques. Epstein et Kidd (1981) ont noté des similitudes avec le phénotype décrit par Patterson et al. (1972) mais ont mis en doute l’identité des troubles.

Boyden et al. (2016) ont étudié une famille libanaise de 3 générations ségrégeant une urticaire vibratoire autosomique dominante. En réponse à une stimulation mécanique répétitive de la peau, comme le contact des vêtements pendant l’exercice ou le séchage des serviettes, les 9 membres de la famille affectés présentaient une urticaire érythémateuse, œdémateuse et prurigineuse localisée, parfois accompagnée de bouffées vasomotrices du visage, de maux de tête ou de la sensation d’un goût métallique. Des symptômes identiques pouvaient être provoqués par la vibration de l’avant-bras sur un vortex de laboratoire, les symptômes apparaissant dans les 5 minutes suivant la stimulation et s’atténuant dans les 60 minutes. Les individus affectés ont été testés négatifs pour le dermatographisme. Les épisodes d’urticaire vibratoire étaient accompagnés d’une augmentation des taux sériques d’histamine mais pas de tryptase. La coloration immunohistochimique de la tryptase des mastocytes dermiques a révélé une dégranulation résultant d’une provocation par vortex qui était plus fréquente chez les patients que chez les témoins. Boyden et al. (2016) ont noté des similitudes entre la présentation dans cette famille et celle d’une famille libanaise de 5 générations précédemment décrite avec une urticaire dermodistortive (Epstein et Kidd, 1981). En outre, Boyden et al. (2016) ont identifié le proband d’une troisième famille libanaise présentant une urticaire vibratoire dominante sur 4 générations. Aucune de ces familles n’était connue pour être liée à une autre, bien que les similitudes dans leur phénotype et leurs origines suggèrent fortement un ancêtre commun.

Héritage

Le schéma de transmission de l’angioedème vibratoire dans la famille rapportée par Patterson et al. (1972) était compatible avec une transmission autosomique dominante.

Cartographie

Boyden et al. (2016) ont effectué des analyses de liaison de l’ADN des membres de 2 familles libanaises atteintes d’urticaire vibratoire, dont 1 était la famille initialement décrite par Epstein et Kidd (1981), et ont identifié une région de 2,2 Mb sur le chromosome 19p13 avec un score lod combiné de 7,224. Boyden et al. (2016) ont noté que le gène ADGRE2 est situé dans un haplotype de 1,7-Mb partagé par les membres affectés des deux familles.

Génétique moléculaire

Dans une famille libanaise de 3 générations présentant une urticaire vibratoire autosomique dominante cartographiée sur le chromosome 19p13, dans laquelle les membres affectés étaient négatifs pour la mutation des gènes associés à l’urticaire NLRP3 (606416) et PLCG2 (600220), Boyden et al. (2016) ont réalisé un séquençage de l’exome et identifié une mutation faux-sens hétérozygote dans le gène ADGRE2 (C492Y ; 606100.0001) qui ségrégeait complètement avec la maladie et n’a pas été trouvée chez 1 105 témoins libanais ou 100 témoins israéliens, ni dans les bases de données publiques de variantes. L’hétérozygotie pour la variante C492Y ségrégeait aussi parfaitement avec la maladie parmi les 25 membres disponibles de la famille libanaise de 5 générations présentant une  » urticaire dermodistortive  » précédemment rapportée par Epstein et Kidd (1981), et a été trouvée chez le proband d’une troisième famille libanaise présentant une urticaire vibratoire. L’analyse du gène ADGRE2 chez 60 patients atteints de diverses urticaires physiques sporadiques n’a révélé aucune mutation supplémentaire. L’analyse fonctionnelle a indiqué que la substitution C492Y représente une variante hypermorphique, effectuant un gain de fonction dans ADGRE2 en déstabilisant l’interaction inhibitrice entre ses sous-unités alpha et bêta, sensibilisant ainsi les mastocytes à la dégranulation induite par les vibrations. Boyden et al. (2016) ont conclu que le phénotype d’urticaire vibratoire héréditaire reflète probablement une exagération d’une réponse cellulaire normale aux vibrations dermiques.

Historique

Epstein et al. (1981) ont recherché la liaison de l’UVD avec 18 marqueurs ; une liaison étroite avec 6 d’entre eux a été exclue. Le score lod positif le plus significatif concernait les MNS sur le chromosome 4, qui présentait un score lod maximal de 1,09 pour un thêta de 0,24.