Articles

Une brève histoire des passeports : Du laissez-passer aux passeports biométriques

De nombreuses histoires contradictoires flottent sur l’origine réelle du concept du passeport. La Grande-Bretagne et la France sont au coude à coude dans l’invention du concept. Cependant, le mot passeport peut être crédité sans équivoque aux Français.

Ici, à Shorex Capital, nous passons beaucoup de temps à discuter de tous les aspects de la citoyenneté avec les clients, mais dans le post d’aujourd’hui, j’ai pensé qu’il serait intriguant de parler un peu de ce qu’est réellement un passeport, et pourquoi nous en avons.

Première époque – France, Grande-Bretagne et Royaume de Judée

La première apparition du mot « passeport » en anglais remonte au début du 16ème siècle et vient du moyen français « passeport », qui signifiait à l’époque « une autorisation de passer par un port ». Le mot français passeport remonte à 1420 sous le règne de Louis XI et apparaît pour la première fois à Lyon comme un certificat délivré par les autorités pour la libre circulation des marchandises. En 1464, la notion est étendue aux personnes et le « passeport » devient « un sauf-conduit délivré par une autorité garantissant la libre circulation d’une personne », proche de la notion actuelle de passeport.

Auparavant, divers types de documents de voyage avaient été délivrés, généralement une lettre d’un monarque confirmant l’identité d’un passager ou demandant un passage sûr vers une destination. Nous avons tous vu des films où un cavalier se présente à une porte avec un rouleau de parchemin signé par celui qui l’a envoyé. La première référence à ce type de document se trouve dans la bible – le livre de Néhémie – où le roi perse Artaxerxès accorde à Néhémie un passage sûr pour retourner en Judée. Cette histoire s’est déroulée en 445 avant J.-C.

Comme d’habitude, la Grande-Bretagne et la France prétendent toutes deux être le premier pays à avoir inventé le concept. La plus ancienne référence à un document de « sauf-conduit » en Grande-Bretagne apparaît sous le règne d’Henri V, dans un acte du Parlement daté de 1414. Le roi pouvait délivrer un « sauf-conduit » à toute personne (« laissez-passer » en français), qu’elle soit anglaise ou non. Le monarque n’a jamais eu, ni eu besoin, d’un sauf-conduit. C’est vrai jusqu’à aujourd’hui ; la reine Elisabeth n’a pas de passeport.

En 1540, le roi remet au Conseil privé l’octroi de documents de voyage, qui pour la première fois s’appelle passeport.

En littérature, l’une des premières apparitions du mot passeport est Le discours de la St Crispin de la pièce de William Shakespeare, Henry V, où le roi Henry dit « Laissez-le partir ; son passeport sera fait ». Ironiquement, la pièce se déroule le 25 octobre 1415, peu avant la bataille d’Agincourt, et à cette époque, le mot passeport n’existait pas. Même les grands écrivains se trompent parfois.

Le plus ancien passeport encore existant a été délivré le 18 juin 1641 et signé par Charles Ier. À partir de 1794, le secrétaire d’État a délivré tous les passeports.

Cette tendance a été suivie en Europe. En Amérique, les agents consulaires délivrent les premiers passeports en 1775, au début de la guerre d’indépendance.

Milieu du XIXe siècle : Les passeports perdent du terrain

Au nom de « La liberté de mouvement » et en conséquence directe de la révolution française, les passeports sont abolis en France au début du 18ème siècle mais sont rapidement réintroduits.

Cependant, c’est la révolution industrielle qui, pour la première fois, remet en cause la nécessité des documents de voyage. Avec le développement rapide du réseau ferroviaire, le tourisme s’est répandu dans toute l’Europe. La pression exercée sur le système des passeports et des visas est telle que la France abolit complètement les passeports et les visas en 1861. D’autres pays européens lui emboîtèrent le pas et, en 1914, les passeports étaient quasiment éliminés dans toute l’Europe.

Première guerre mondiale : le retour du passeport et la première pièce d’identité photographique

Ces temps d’euphorie, de confiance et de liberté ne durèrent pas longtemps et le déclenchement de la Première Guerre mondiale raviva les craintes de sécurité nationale dans tous les pays européens. Les passeports et les visas ont été immédiatement réintroduits, d’abord comme une mesure temporaire, mais bientôt permanente.

Avant l’ère de la photographie, un des problèmes majeurs du passeport était d’établir une description physique précise du titulaire du passeport. Les progrès rapides de la photographie ont résolu ce dernier obstacle et le premier passeport à exiger une photographie fut le passeport britannique en 1914.

Normalisation des passeports

Le premier ensemble de normes internationales pour les passeports est apparu en 1920 à la « Conférence de Paris sur les passeports &Formalités douanières et les billets de passage ». Au cours de cette conférence, organisée par la Société des Nations, les 42 nations fondatrices ont convenu d’un ensemble de normes pour tous les passeports délivrés par les membres de la Société. En 1926, la Société des Nations a organisé à Genève la deuxième conférence internationale sur les passeports.

En 1947, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI, qui comptait 188 États contractants) a pris la responsabilité de fixer les normes relatives aux passeports. À ce jour, les normes officielles concernant la qualité, le style et l’apparence des passeports et des photographies sont fixées par l’OACI.

Un objet de collection

Comme beaucoup de souvenirs, les passeports de célébrités ont attiré leur part d’intérêt. Le passeport américain de 1931 de Lou Gehrig, célèbre joueur de baseball américain, a été le passeport le plus cher jamais vendu et s’est emparé de 263 000 dollars lors d’une vente aux enchères dans le New Jersey en 2015, suivi du passeport de Marilyn Monroe de 1954 vendu pour 110 000 dollars.

Passeports biométriques et évolution des passeports

La tendance pour les passeports est d’appliquer les dernières technologies et d’augmenter la quantité d’informations personnelles sur les détenteurs, ainsi que d’utiliser des caractéristiques d’identification et de sécurité étanches.

Les passeports biométriques, introduits pour la première fois en 1998 par la Malaisie, sont maintenant largement utilisés et remplacent les anciens passeports. Depuis 2016, on ne peut plus entrer aux États-Unis sans passeport biométrique. En juin 2017, 120 pays délivraient des passeports biométriques.

Pour l’instant, les passeports biométriques contiennent des informations biométriques réelles limitées, mais la terminologie prépare clairement les voyageurs au type d’informations qui pourraient bientôt être stockées dans leur passeport. Les passeports biométriques actuels utilisent une technologie de carte à puce sans contact, comprenant une puce de microprocesseur et une antenne intégrée.

A mesure que la technologie progresse, que la sécurité nationale augmente et que la transparence devient la nouvelle norme, il ne fait aucun doute que le passeport de demain contiendra un réservoir d’informations personnelles d’une ampleur inquiétante.

Philippe Gelin

Philippe Gelin

Philippe Gelin est cofondateur de Shorex Capital, un fournisseur de programmes de citoyenneté économique mondiale et de solutions de résidence pour les individus fortunés et leurs familles. Il travaille en étroite collaboration avec un réseau international de conseillers de confiance et d’agences gouvernementales afin de fournir un service premium sûr et fiable tout en restant au fait des dernières nouveautés [email protected]. +44 20 7482 8118