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Revisiter l’utérus vagabond : L’ocytocine dans l’endométriose et le trouble bipolaire

Hippocrate attribuait la forte émotivité des femmes – l’hystérie – à un « utérus vagabond ». Bien que les diagnostics d’hystérie aient été abandonnés en même temps que la notion que les utérus déplacés provoquent des troubles émotionnels, des recherches récentes suggèrent que des niveaux élevés d’ocytocine se produisent à la fois dans le trouble bipolaire et l’endométriose, une condition gynécologique impliquant la migration du tissu endométrial au-delà de l’utérus. Nous proposons et évaluons l’hypothèse selon laquelle une activité élevée du système ocytocinergique contribue conjointement au trouble bipolaire et à l’endométriose. Nous présentons d’abord le contexte de l’endométriose et du trouble bipolaire, puis nous examinons les preuves de la comorbidité entre ces deux maladies. Ensuite, nous : (1) nous passons en revue les associations de l’ocytocine avec les traits de personnalité, en particulier l’extraversion et l’ouverture, et la façon dont ils se chevauchent avec les traits du spectre bipolaire ; (2) nous décrivons les preuves d’une activité ocytocinergique plus élevée à la fois dans l’endométriose et le trouble bipolaire ; (3) nous examinons l’altération du fonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique dans les deux conditions ; (4) décrire les données montrant que les médicaments qui traitent une maladie peuvent améliorer les symptômes de l’autre ; (5) discuter des impacts de l’endométriose et du trouble bipolaire sur la condition physique ; et (6) passer en revue deux maladies, le syndrome des ovaires polykystiques et l’autisme, qui montrent des signes d’activité ocytocinergique réduite, ce qui contraste directement avec l’endométriose et le trouble bipolaire. Considérés ensemble, le spectre bipolaire et l’endométriose semblent impliquer des extrêmes élevés déréglés de la pléiotropie normalement adaptative dans le système d’ocytocine féminin, où des niveaux élevés d’activité ocytocinergique coordonnent une socialité sortante avec une fertilité accrue, caractérisant apparemment, globalement, une histoire de vie plus rapide. Ces résultats devraient inciter à réexaminer la façon dont les interactions corps-esprit, et les systèmes endocriniens pléiotropiques qui les sous-tendent, contribuent à la santé et à la maladie.