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Profil : Joko Widodo

Indonesian President Joko Widodo waves to the crowd while on his journey to Presidential Palace by carriage during the ceremonial parade on 20 October 2014 in Jakarta, Indonesia.
Image caption M. Widodo a gagné le soutien en partie grâce à son comportement sympathique et humble

Joko Widodo a été élu président de l’Indonésie en juillet 2014, dans une victoire qui a marqué un changement radical dans la politique du pays.

Venant d’un milieu modeste, il contraste fortement avec les précédents dirigeants du pays, issus de l’élite politique et militaire.

En 2014, M. Widodo – plus connu sous le nom de Jokowi – s’est présenté sur une plateforme anti-corruption « homme du peuple », promettant de s’attaquer à la pauvreté et d’éradiquer le népotisme et l’intolérance. Il a remporté une victoire décisive.

Mais la course n’est pas terminée. M. Widodo se présentera à nouveau aux élections cette année contre son rival de longue date, Prabowo Subianto.

Cinq ans après la dernière campagne, son image d’homme unique a perdu de son éclat.

Rise au sommet

Né en 1961 à Solo, une ville du centre de Java, M. Widodo est le fils d’un vendeur de bois.

Le fabricant de meubles a commencé sa carrière politique avec le Parti démocratique indonésien de lutte (PDIP) lorsqu’il a été élu maire de Solo en 2005.

Monsieur Widodo s’est ensuite présenté pour être gouverneur de Jakarta, remportant une victoire éclatante en 2012.

Indonesian President Joko Widodo gives money and food packages to poor people during Eid al Fitr celebration in Surakarta,
Légende de l’image La carrière de M. Widodo s’est construite sur son image d' »homme du peuple »

Il était perçu comme ayant de l’empathie pour les pauvres et a gagné en popularité grâce à des mesures telles que le relogement des habitants des bidonvilles et la stimulation des petites entreprises.

Il a d’abord fait campagne pour la présidence sur une plateforme d’éradication de la corruption, du népotisme et de l’intolérance – et a poussé à l’investissement dans l’éducation, la méritocratie et l’utilisation accrue de la technologie dans la gouvernance.

Lors de l’investiture de M. Widodo en octobre 2014, il a appelé à un esprit d’unité et de travail acharné, et a promis de restaurer la fierté nationale ainsi que de construire une présence maritime plus forte.

Religion et résistance

L’administration de M. Widodo a eu un début quelque peu bancal.

Les critiques ont averti qu’il manquait d’expérience dans la politique nationale et les relations internationales.

Son gouvernement s’est précipité dans certaines politiques, telles que l’interdiction de la vente d’alcool dans les petits magasins et l’obligation de la maîtrise de l’indonésien chez les travailleurs étrangers, pour faire marche arrière plus tard en raison de leur impopularité ou de leur infaisabilité.

La première controverse internationale de M. Widodo est survenue en avril 2015 lorsqu’il a fait face à la pression mondiale pour gracier deux membres australiens du réseau de contrebande de drogue des Neuf de Bali, qui étaient condamnés à mort.

Il a refusé, affirmant qu’une position dure contre la drogue était nécessaire pour protéger l’Indonésie.

Myuran Sukumaran (L) and Andrew Chan (R) being escorted out of a court in Denpasar, on Bali island, 14 February 2006
Légende de l’image M. Widodo a fait face à la pression internationale pour libérer les trafiquants de drogue australiens Myuran Sukumaran et Andrew Chan

Ces dernières années, M. Widodo a poussé à faire progresser les infrastructures de l’Indonésie – en construisant des routes, des barrages et des chemins de fer.

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Mais pour y parvenir, il a accueilli les investissements chinois et accepté des prêts et des partenariats avec des entreprises étrangères.

Son rival, M. Prabowo, l’a accusé de vendre le pays aux étrangers, et les législateurs de l’opposition affirment que l’Indonésie fait face à un afflux de travailleurs chinois.

Une longue histoire, parfois violente, de sentiment anti-chinois signifie que ce sont des questions litigieuses, en particulier dans une année électorale.

L’Indonésie a vu ces dernières années des groupes religieux conservateurs se faire de plus en plus entendre.

L’ancien gouverneur de Jakarta et allié de M. Widodo, Basuki Tjahaja Purnama, connu plus communément sous le nom d’Ahok, a été accusé de blasphème pour des commentaires qu’il a faits lors d’un discours pré-électoral en septembre 2016.

Après des rassemblements massifs dans les rues, il a été emprisonné pendant deux ans – considéré comme un revers pour la tolérance religieuse.

M. Widodo a montré qu’il est clairement conscient de cette tendance montante, et a travaillé dur pour afficher ses références islamiques.

Joko Widodo (left) and his running mate, Ma'ruf Amin (right)
Légende de l’image M. Widodo et son colistier Ma’ruf Amin (à droite)

Bien qu’il ait lui-même été montré comme un modéré religieux, il a surpris beaucoup de monde en choisissant Ma’ruf Amin comme colistier pour l’élection de 2019.

C’est un religieux puissant qui a joué un rôle clé dans les protestations qui ont conduit à la chute d’Ahok.

Cette décision a été perçue comme une tentative de faire pencher les électeurs musulmans plus conservateurs dans sa direction, mais pourrait lui faire perdre un certain soutien parmi les électeurs plus jeunes et libéraux.