Articles

Les 11 faits intéressants sur Guillaume le Conquérant

Les 11 faits intéressants sur Guillaume le Conquérant

  • Share
  • Pin

L’histoire est pavée de personnages légendaires. D’Alexandre le Grand à Napoléon, toutes les époques ont eu leur lot de grandes figures. Parmi eux, peu ont eu l’importance de Guillaume le Conquérant. Duc et roi médiéval, Guillaume le Conquérant a changé le visage de l’Europe. Il est surtout connu pour la stabilisation cruciale du duché de Normandie, ainsi que pour la conquête et les profondes transformations de l’Angleterre. Voici dix faits sur Guillaume le Conquérant.

Portrait of William the Conqueror

Portrait de Guillaume le Conquérant – Artiste inconnu – Source : Wikimedia Commons

1. Guillaume le Conquérant était un bâtard

William est né en 1027, à Falaise, une petite ville de Normandie. Il était le fils de Robert, duc de Normandie, et d’Arlette, sa concubine, qu’il a rencontrée – selon la légende – alors qu’elle nettoyait son linge près de la rivière, à Falaise.

Bien que Robert et Arlette se soient aimés, Robert ne l’a jamais épousée et Guillaume est donc né hors mariage.

The castle in Falaise

Le château de Falaise, en Normandie, photo de Viault sur Wikimedia Commons

De son vivant, il fut appelé par plusieurs noms. Guillaume II est son nom officiel lorsqu’il prend le titre de duc de Normandie, mais il est aussi souvent surnommé « Guillaume le Grand ».

« Le Conquérant » n’est pas un surnom contemporain de son époque, puisqu’il est donné près de deux siècles après sa mort. De même, son détracteur le surnommera plus tard « Guillaume le Bâtard » en référence à sa naissance de parents non mariés. Cependant, ce nom a probablement été utilisé à titre posthume pour expliquer rapidement sa personnalité, plutôt que de son vivant.

2. De multiples tentatives d’assassinat de Guillaume le Conquérant ont eu lieu alors qu’il n’était qu’un enfant

En 1034, le duc Robert de Normandie annonce qu’il souhaite partir en pèlerinage à Jérusalem. La plupart de ses conseillers le déconseillent, car il n’a pas d’héritier légitime pour lui succéder au cas où il arriverait quelque chose pendant le voyage – une fois de plus, Guillaume est considéré comme illégitime.

Pour que les remarques cessent, Robert annonce qu’il souhaite que Guillaume soit son successeur, si un malheur devait arriver.

Un an plus tard, sur le chemin du retour de la ville sainte, Robert meurt, laissant la Normandie sans souverain.

Bien que la lignée soit clairement indiquée par le testament de Robert, la légitimité du nouveau et jeune duc est très contestée. À peine âgé de 8 ans, Guillaume est considéré comme inapte à régner par la plupart des nobles normands. Principalement soutenu par les membres de sa famille, Guillaume – officiellement duc de Normandie – doit surtout se cacher pendant les premiers mois de son règne, la Normandie étant en proie à l’instabilité. Guillaume fut la cible de plusieurs tentatives d’assassinat.

Une nuit à Valognes, il dut même fuir, seul, pour éviter une tentative d’assassinat qui lui fut rapportée par son Fou. Le fait qu’il se soit enfui seul dans la nuit à un si jeune âge a contribué à forger sa réputation d’homme jeune et valeureux.

Aussi soutenu par le roi de France, Richard 1er, Guillaume récupère définitivement le pouvoir de la Normandie lors de la bataille de Val-Ès-Dune, et est reconnu comme duc de Normandie.

3. Guillaume le Conquérant sécurise les frontières de la Normandie et sa stabilité

Maintenant établi comme duc de Normandie, Guillaume a pour principal souci d’assurer la stabilité dans l’ensemble de son duché et autour.

Un de ses gestes majeurs est son mariage avec Mathilde de Flandre, la fille du comte de Flandre. Bien que le pape ait refusé le mariage, pour des raisons de consanguinité, l’union a eu lieu, permettant ainsi au comté de Flandre, autrefois ennemi, et au duché de Normandie de devenir alliés.

Prèsente parente du roi de France et issue de la Maison de Wessex en Angleterre anglo-saxonne, Mathilde était un pion très utile dans le plus grand projet de Guillaume.

En attendant, pour achever de sécuriser les frontières de son duché avec les territoires voisins, Guillaume occupe l’état du Maine qui permet à la Normandie d’avoir un coussin de sécurité face au comté rival d’Anjou. Il s’assure également que les rebelles qui secouent la Bretagne voisine soient renforcés, troublant ainsi la stabilité de la Bretagne. La Bretagne en voulait à la Normandie qui lui avait pris l’île du Mont-Saint-Michel, des années plus tôt.

À ce jour, le Mont-Saint-Michel, que vous pouvez visiter avec notre circuit spécialisé Day-trip ici – fait toujours partie de la Normandie, bien qu’il soit géographiquement à l’entrée de la péninsule bretonne.

Avec des troubles intérieurs, les souverains britanniques ne peuvent rien planifier contre la Normandie.

4. Guillaume le Conquérant perd contre Harold Godwinson pour le trône

En 1051, le roi Édouard d’Angleterre qui n’a pas d’héritier, désigne Guillaume, son lointain cousin, comme héritier du trône d’Angleterre. Guillaume cependant, trouvant le choix étrange, reste dubitatif.

Pour le convaincre, Édouard lui envoie un messager, le puissant comte britannique Harold Godwinson. Harold jura à Guillaume, sur les reliques de la cathédrale de Bayeux, que lui et la noblesse britannique, reconnaîtraient Guillaume comme roi d’Angleterre, conformément au testament du roi actuel. Cette démarche convainc Guillaume qui peut désormais envisager de nouveaux objectifs.

Pourtant, quelques années plus tard, Édouard change d’avis et déclare sur son lit de mort que son successeur sera finalement Harold…

Edward and Harold

Édouard et Harold tels que représentés sur la Tapisserie de Bayeux – Source : Wikimedia Commons

Les lois des Anglo-Saxons considéraient que la dernière volonté du roi était celle qui prévalait, tandis que les lois normandes considéraient que le premier mot était irrévocable – tout spécialement pour éviter cette situation précise !

Se sentant lésé, Guillaume prépara une expédition pour obtenir ce qu’il considérait être sa terre légitime. Pendant ce temps, Harold s’asseyait sur le trône anglais…

5. Guillaume le Conquérant remporte la bataille de Hastings contre le roi Harold &son armée

William débarque sur le sol britannique le 29 septembre 1066, accompagné de nombreux propriétaires et barons normands, qu’il a convaincus.

Il faut près de deux semaines à Harold pour apprendre le débarquement normand et réagir.

Le 12 octobre, les deux armées sont sur le point de se battre. Alors que les Normands comprenaient la gravité de la situation et se préparaient calmement et solennellement à la guerre, les Anglo-Saxons étaient beaucoup plus détendus, et buvaient et faisaient la fête.

Le lendemain, la plus importante bataille de l’histoire de l’Angleterre eut lieu, dans un champ, près d’Hastings. La bataille d’Hastings a duré exceptionnellement longtemps. Au lieu des quelques heures habituelles que durent la plupart des batailles médiévales, Hastings a duré de l’aube au crépuscule.

Bien que les premières heures aient été clairement à l’avantage de Guillaume, les chances ont changé dans l’après-midi, et les Anglo-Saxons sont devenus clairement favoris. Jusqu’au dernier quart d’heure de la bataille, les Normands se préparent vraiment à leur défaite finale. Cependant, William ordonna à quelques chevaliers de concentrer tous leurs efforts sur Harold. Le roi britannique fut rapidement pris pour cible et mourut, marquant la perte des Anglo-Saxons.

Harold's death

La mort d’Harold telle que représentée sur la Tapisserie de Bayeux – Photo de Myrabella sur Wikimedia Commons

Les jours suivants, Guillaume et ses troupes atteignirent Londres, tout en mettant à sac les villages et les terres qu’ils traversaient.

6. Le couronnement de Guillaume le Conquérant est « célébré » en mettant le feu aux bâtiments

William the Conqueror after Hastings

William le Conquérant après Hastings, image extraite de Poems for Christmas, Easter, and New Year’s, 1885, sur Wikimedia Commons

William est couronné roi d’Angleterre le 25 décembre 1066.

La cérémonie a lieu à Westminster. Pendant le couronnement, les acclamations et les acclamations ont été prises par les gardes pour une rébellion contre le nouveau roi. Ils ont décidé de faire une diversion en mettant le feu aux bâtiments environnants.

L’événement a déclenché une panique et la foule, à l’intérieur et à l’extérieur de l’abbaye, a commencé à courir partout.

Enfin, un Guillaume tremblant a pu terminer son couronnement, qui est resté à jamais un moment assez peu glorieux de son règne.

7. Guillaume le Conquérant a construit la Tour de Londres

En conquérant l’Angleterre, les Normands ont apporté beaucoup de choses de leur culture à ce pays. Parmi les plus importantes, il y avait les forteresses. Pour affirmer son pouvoir, Guillaume fit construire des centaines de fortifications à travers le pays, dont la plupart sont encore debout aujourd’hui.

L’une d’entre elles devint le symbole du pouvoir du roi : la Tour Blanche à Londres. Située sur les rives de la Tamise, la Tour Blanche était l’exemple le plus parfait des constructions normandes, avec de hauts murs construits en pierre de Caen. Aujourd’hui, la Tour Blanche est plus connue sous le nom de Tour de Londres, et reste un symbole du pouvoir royal.

Tower of London

La Tour de Londres – Source : .com CC0

8. Guillaume le Conquérant utilisait des tactiques de peur pour contrôler son peuple

La stratégie de Guillaume pour s’assurer de garder le contrôle était d’être plutôt dur avec les Anglo-Saxons et d’imposer un leadership normand. La plupart des biens de grande valeur des Saxons furent confisqués, et les postes clés de la noblesse et du clergé furent occupés par des Normands.

Naturellement, le peuple saxon ne se laissa pas contrôler si facilement. Des révoltes et des émeutes ont lieu dans toute l’Angleterre, mais Guillaume résiste à la pression et exerce une riposte systématique et dure.

L’exemple le plus important est la révolte de York en 1069. Pour contrer de violentes émeutes dans le duché d’York, Guillaume s’engage dans l’un des exemples les plus violents de représailles. Il a forcé toute la région à se plier en la ruinant. Il ordonna une dévastation absolue, en assassinant des personnes, en abattant des animaux, en mettant le feu à des champs entiers et à des récoltes, en ruinant les sols et en poussant les populations locales à la famine, et à la pauvreté.

Avec une pression aussi dure exercée, Guillaume réussit à être reconnu par la plupart des Anglais en un temps assez court.

9. Le troisième fils de Guillaume le Conquérant, Henri, devient de manière inattendue le souverain de l’Angleterre et de la Normandie

Le 9 septembre 1087, Guillaume décède. Avant de mourir, il a décidé de diviser son royaume en deux territoires, l’Angleterre d’un côté, la Normandie de l’autre – comme vous pouvez le voir, le Brexit n’était pas une idée si nouvelle ! Il a donné la Normandie à son premier fils, Robert, et l’Angleterre à son deuxième fils, Guillaume. Henri, son troisième fils n’a rien obtenu.

Cependant, l’entente inéquitable allait tourner en faveur d’Henri. En Angleterre, le jeune Guillaume n’était pas très apprécié. En 1100, il meurt accidentellement lors d’une partie de chasse. Henri, qui était présent, saisit l’occasion. Il courut à Winchester pour mettre la main sur le trésor royal, et une fois qu’il l’eut sécurisé, s’empara du trône, sans grande résistance, devenant ainsi le nouveau roi d’Angleterre.

En Normandie, une autre opportunité se présenta lorsque Robert partit en croisade. Henri profita du trône vide pour s’y asseoir, et lorsque Robert revint, il le fit emprisonner. Désormais roi d’Angleterre et duc de Normandie, Henri eut sa revanche.

Espérant que son fils prenne sa succession, il vit cependant ses espoirs vains lorsque ledit fils mourut en mer. Craignant pour sa lignée, il décida de marier sa fille à un Normand de haut rang, de la famille Plantagenêt. De cette union naît Henri II, qui épousera plus tard Aliénor d’Aquitaine, consacrant ainsi le début de la dynastie Plantagenêt.

10. Guillaume le Conquérant a cimenté les influences nordiques, germaniques &romaines dans la langue anglaise

En plus de l’architecture et de la culture, Guillaume le Conquérant a apporté une autre chose importante en Angleterre : la langue. La langue anglo-saxonne était un élément fondateur de la langue anglaise actuelle et était fortement influencée par les langues nordiques (nordiques). Cependant, Guillaume n’en parlait pas un mot ! Avec sa Cour, il parlait des dialectes normands, qui étaient pour la plupart des langues romaines.

Dans l’anglais moderne, le mélange entre les langues germaniques et nordiques et les langues romaines est encore perceptible.

11. Le « Domesday Book » de Guillaume le Conquérant est l’un des premiers exemples de recensement national de la population

En montant sur le trône, Guillaume le Conquérant n’avait aucune idée de la manière dont était faite la société qu’il allait diriger. Il ne savait pas combien de personnes vivaient en Angleterre, ni combien de ménages la composaient. Il ne savait pas qui possédait quoi.

C’est pourquoi il chargea plusieurs de ses aides de parcourir le pays et de répertorier dans un livre unique tous les habitants de son pays, leurs possessions, leur bétail et leur logement.

Domesday

Extrait du Domesday Book – Source : Wikimedia Commons

Ces grandes données de renseignement furent appelées « le Domesday Book », forme vieil-anglaise de « Doomsday ». Le livre était censé donner une vision très précise du royaume et pouvait être utilisé en cas de crise. Le document est une source précieuse pour les historiens car il donne une bonne idée de l’Angleterre du XIe siècle. Il est à noter que de nombreux Anglais ont menti sur leurs possessions pour éviter des impôts supplémentaires, cependant.

Le Domesday Book fut l’un des premiers recensements nationaux de la population.

***

Figure majeure du Moyen Âge européen, Guillaume le Conquérant a changé le cours de l’histoire de l’Angleterre et du Nord de la France. Son héritage a marqué si profondément les cultures normande et britannique qu’elles sont encore très perceptibles aujourd’hui.