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Le syndrome de Klinefelter (XXY) comme modèle génétique pour les troubles psychotiques

Les hommes avec un chromosome extra-X (syndrome de Klinefelter) ont fréquemment, mais pas toujours, une prévalence accrue de perturbations psychiatriques qui vont du trouble du déficit de l’attention dans l’enfance à la schizophrénie ou à des troubles affectifs sévères à l’âge adulte. En outre, ils présentent fréquemment des déficits verbaux caractéristiques. Ainsi, l’examen des scanners d’imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau de ces personnes peut fournir des indices sur l’influence des gènes du chromosome X sur la variation structurelle du cerveau correspondant aux troubles psychiatriques et cognitifs. Onze adultes XXY et 11 témoins masculins XY appariés selon l’âge ont été examinés au moyen d’un entretien psychiatrique structuré, d’une batterie de tests cognitifs et d’une IRM. Dix des onze hommes XXY présentaient une forme de trouble psychiatrique, dont quatre avaient des hallucinations auditives, contre aucun des témoins XY. Des volumes corticaux significativement plus petits au niveau du lobe frontal, du lobe temporal et du gyrus temporal supérieur (STG) ont été observés bilatéralement chez les hommes XXY. En outre, l’imagerie par tenseur de diffusion (DTI) de l’intégrité de la matière blanche a révélé quatre régions d’anisotropie fractionnelle (FA) réduite chez les hommes XXY par rapport aux témoins, trois dans l’hémisphère gauche et une à droite. Ces régions correspondent au membre postérieur gauche de la capsule interne, au cingulaire antérieur bilatéral et au faisceau arqué gauche. Des déficits cognitifs spécifiques du fonctionnement exécutif attribuables à l’intégrité du lobe frontal et à la compréhension verbale ont été notés. Ainsi, l’expression excessive d’un ou de plusieurs gènes du chromosome X influence à la fois le développement de la matière grise et de la matière blanche dans les lobes frontal et temporal, ainsi que les voies de la matière blanche qui y mènent, et peut ainsi contribuer aux déficits exécutifs et langagiers observés chez ces adultes. De futures études prospectives sont nécessaires pour déterminer quel(s) gène(s) est (sont) impliqué(s) et si leur expression pourrait être modifiée par des traitements appropriés dès le début de la vie. Les gènes exprimés dans le cerveau et connus pour échapper à l’inactivation sur les chromosomes extra-X seraient des candidats de choix.