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L’anxiété des Blancs, et un président prêt à y remédier

La preuve que les attitudes raciales jouent désormais un rôle important dans le choix du vote des électeurs blancs est écrasante. Il a été répliqué dans étude après étude, dans à peu près toutes les enquêtes majeures en sciences politiques au cours de la dernière décennie.

Si vous vouliez savoir si les électeurs blancs d’Obama soutiendraient M. Trump en 2016, vous étiez mieux de connaître leurs données démographiques et leurs réponses aux questions sur la race que de connaître leur idéologie politique, comme s’ils se considéraient comme conservateurs. Vous aviez intérêt à connaître leurs attitudes à l’égard de la race plutôt que de savoir s’ils étaient inquiets de leur situation économique, s’ils avaient un diplôme universitaire, ou encore leur âge ou leur sexe.

De nombreux Américains blancs ont longtemps eu ce que les politologues appellent des opinions raciales conservatrices, comme croire que les Afro-Américains luttent pour avancer parce qu’ils ne travaillent pas assez dur, plutôt qu’en raison de la discrimination ou de l’héritage de l’esclavage.

Mais ces attitudes étaient souvent latentes dans la politique électorale. Il y a plus de dix ans, une majorité d’électeurs blancs moins éduqués ne percevaient pas de différence majeure entre les deux partis sur les questions raciales, selon les recherches de M. Tesler. Et la plupart des campagnes n’essayaient pas ouvertement de les détromper de cette notion.

Maintenant, certains électeurs blancs, surtout les moins éduqués, voient une plus grande différence entre les deux partis sur les questions raciales. Ils considèrent que M. Trump est beaucoup plus conservateur sur l’immigration. Ils pensent qu’Hillary Clinton est beaucoup plus susceptible que Donald J. Trump de soutenir une aide accrue aux Afro-Américains. Ils le pensaient aussi de John Kerry et de M. Obama, mais pas autant.

Plus que toute autre chose, la montée en puissance de la race permet d’expliquer quels électeurs blancs ont fait défection pour voter pour M. Trump en 2016 et lesquels ne l’ont pas fait. Elle permet même de comprendre pourquoi les électeurs blancs sans diplôme ont basculé vers M. Trump, mais pas les électeurs blancs diplômés.

Les électeurs blancs ont commencé à voir les partis à travers une lentille plus racialisée avec l’élection de M. Obama en 2008. La présidence Obama a fait prendre conscience à de nombreux électeurs blancs traditionnellement démocrates et souvent moins éduqués de l’alliance du Parti démocrate avec les électeurs noirs ; elle a implicitement remis en question le fait que le parti était pour eux.