Horus est-il né le 25 décembre d’une vierge ?
par Acharya S/D.M. Murdock
Jésus Christ n’est pas le seul dieu supposé être né d’une vierge le 25 décembre. Horus d’Egypte l’était aussi.
Dans mon livre Suns of God : Krishna, Buddha and Christ Unveiled figure une discussion sur la divinité solaire égyptienne Horus, dont on dit qu’elle est née d’une vierge le « 25 décembre » ou le solstice d’hiver. À titre d’exemple d’un auteur faisant cette affirmation, dans The Story of Religious Controversy, Joseph McCabe, prêtre catholique pendant de nombreuses années, écrit :
…La virginité chez les déesses est une question relative.
Quoique nous fassions du mythe original…Isis semble avoir été à l’origine une déesse vierge (ou, peut-être, asexuée), et dans la période ultérieure de la religion égyptienne, elle était à nouveau considérée comme une déesse vierge, exigeant une abstinence très stricte de ses dévots. C’est à cette époque, apparemment, que l’anniversaire d’Horus était célébré chaque année, vers le 25 décembre, dans les temples. Comme le disent Macrobe et l’auteur chrétien, une figure d’Horus bébé était couchée dans une mangeoire, dans une reconstitution scénique d’une étable, et une statue d’Isis était placée à côté. Horus était, en un sens, le sauveur de l’humanité. Il était leur vengeur contre les puissances des ténèbres ; il était la lumière du monde. Sa fête de naissance était un véritable Noël avant le Christ.
« L’anniversaire d’Horus était célébré annuellement, vers le 25 décembre. »
Nous voyons ici l’affirmation selon laquelle la mère d’Horus, Isis, était vierge et que l’ancien auteur latin Macrobe (5e siècle de notre ère) et les compilateurs d’un texte appelé la « Chronique pascale » font référence à la célébration égyptienne annuelle de la naissance d’un bébé « couché dans une mangeoire ». »
Le Chronicon Paschale
Comme je l’explique dans Soleils de Dieu, le Chronicon Paschale, ou Chronique pascale, également connu sous le nom de Chronique d’Alexandrie, est une compilation commencée au IIIe siècle et finalisée au VIIe siècle ap. J.-C. qui cherche à établir une chronologie chrétienne de la « création » à l’année 628 ap. J.-C., en se concentrant sur la date de Pâques.
En établissant Pâques, les auteurs chrétiens ont naturellement discuté d’astronomie/astrologie, puisque telle est la base de la célébration du printemps, une fête pré-chrétienne fondée sur l’équinoxe vernal, ou printemps, lorsque le « soleil de Dieu » ressuscite pleinement de sa mort hivernale. Par conséquent, Pâques est la résurrection du soleil.
A propos de la Chronique pascale, dans L’origine de tous les cultes religieux (237), le mythiciste français Charles François Dupuis (1742-1809), professeur au Collège de France, déclare :
…l’auteur de la Chronique d’Alexandrie…s’exprime dans les termes suivants : « Les Égyptiens ont consacré jusqu’à ce jour l’enfantement d’une vierge et la nativité de son fils, qui est exposé dans une « crèche » à l’adoration du peuple. Le roi Ptolémée, ayant demandé la raison de cette coutume, il lui fut répondu que c’était un mystère, enseigné par un prophète respectable à leurs pères. »
« Les Égyptiens ont consacré jusqu’à ce jour la naissance d’une vierge et la nativité de son fils, qui est exposé dans une ‘crèche’ à l’adoration du peuple. »
Pour fournir une autre traduction du passage pertinent, l’auteur de Christian Mythology Unveiled cite les « plus anciennes chroniques d’Alexandrie », qui « témoignent comme suit » :
« Jusqu’à ce jour, l’Égypte a consacré la grossesse d’une vierge, et la nativité de son fils, qu’ils présentent annuellement dans un berceau, à l’adoration du peuple ; et lorsque le roi Ptolémée, trois cent cinquante ans avant notre ère chrétienne, demanda aux prêtres la signification de cette cérémonie religieuse, ils lui répondirent que c’était un mystère. »
Suivant les pistes nombreuses et cohérentes, dans mon livre Christ en Égypte : The Horus-Jesus Connection, j’inclus 120 pages sur les sujets de la naissance virginale égyptienne au solstice d’hiver, fournissant des sources primaires et les travaux d’autorités hautement créditées dans les domaines pertinents. Un manuscrit grec original de ce passage dans le Chronicon est le suivant:
Avant cette discussion, le ou les auteurs du Chronicon soutiennent que le prophète biblique Jérémie était en Égypte (sept) siècles avant l’ère commune, où il a enseigné la doctrine du sauveur né vierge dans une crèche, expliquant ainsi sa présence dans la religion égyptienne pré-chrétienne. Comme nous le savons, cependant, le motif de la vierge-mère précède la doctrine biblique et représente un concept religieux et spirituel très ancien.
Macrobius (395-423 AD/CE)
Confirmant les affirmations du Chronicon, l’ancien écrivain latin Macrobius (Saturnalia, I, XVIII:10) a également rapporté la célébration annuelle égyptienne de « Noël », spécifiant le moment comme étant le solstice d’hiver ou le « 25 décembre » :
…au solstice d’hiver, le soleil semblerait être un petit enfant, comme celui que les Égyptiens font sortir d’un sanctuaire à un jour fixé, puisque le jour est alors le plus court et que le dieu est en conséquence montré comme un tout petit enfant.
On voit ici la signification précise du thème du soleil nouveau-né au solstice d’hiver, un motif représentant l’allongement des jours après la période la plus sombre de l’année. Le Dr Bojana Mojsov, égyptologue, explique plus en détail la signification de ce thème en Égypte : « Le symbole de l’enfant-sauveur était l’œil du soleil nouvellement né chaque année au solstice d’hiver. »
« Au solstice d’hiver, le soleil semblerait être un petit enfant, comme celui que les Égyptiens font sortir d’un sanctuaire à un jour fixé, puisque le jour est alors à son plus court. »
Epiphane (vers 310-403 AD/CE)
Dans Le Christ en Égypte apparaît une longue analyse des œuvres du père de l’Église primitive Épiphane, y compris sa discussion de la célébration égyptienne du solstice d’hiver, qu’il nomme dans Panarion adversus Haereses (51, 22.4-11) comme « Chronia » et « Cicellia ». Il est intriguant de constater que le récit d’Épiphane est censuré dans l’édition grecque de Migne afin de supprimer les parties concernant la vénération du solstice d’hiver d’un bébé dans une crèche né d’une vierge. Avec difficulté, j’ai pu trouver le passage grec original, non censuré, et le référencer dans Le Christ en Égypte (84ff).
Epiphane discute de la Kikellia ou fête du solstice d’hiver comme ayant lieu dans la grande ville égyptienne d’Alexandrie « au sanctuaire de la prétendue Vierge ». S’insurgeant contre « ceux qui président par ruse au culte des idoles » et qui « en plusieurs endroits célèbrent par ruse une très grande fête la nuit même de l’Épiphanie » (51, 22.8), Épiphane décrit ensuite cette fête comme suit (51, 22.9-10) :
D’abord, à Alexandrie, dans le Coreum, comme ils l’appellent ; c’est un très grand temple, le sanctuaire de Core. Ils restent debout toute la nuit à chanter des hymnes à l’idole avec un accompagnement de flûte. Et lorsqu’ils ont terminé leur veillée nocturne, des porteurs de flambeaux descendent dans un sanctuaire souterrain après le chant du coq… et ramènent une image en bois qui est assise sur une litière. Elle porte un signe de croix incrusté d’or sur le front, deux autres signes de ce genre sur chaque main, et deux autres signes sur les deux genoux – en tout cinq signes avec une impression d’or. Et ils transportent l’image elle-même sept fois autour du sanctuaire le plus intérieur avec des flûtes, des tambourins et des hymnes, organisent une fête, et la redescendent à sa place sous terre. Et quand on leur demande ce que signifie ce mystère, ils répondent qu’aujourd’hui, à cette heure, Core – c’est-à-dire la vierge – a donné naissance à Aeo.
« Cette image sacrée en Égypte constitue le fils divin de la sainte vierge mère au sein du paganisme. »
On découvre ici une icône sacrée païenne avec une croix sur le front, comme celle que font les prêtres catholiques sur la tête des adorateurs chrétiens. Nous découvrons également que cette image sacrée constitue le fils divin de la sainte vierge mère au sein du paganisme ! Cette mère vierge païenne était stylisée Core ou Kore, ce qui signifie « jeune fille », comme un autre nom pour la déesse grecque de la nature Perséphone, qui descendait chaque année dans les enfers, pour revenir au printemps, ramenant la vie avec elle.
La naissance virginale à Petra
Ce même événement de la déesse vierge païenne donnant naissance au fils divin était célébré aussi par les Arabes sur le site antique de Petra en Jordanie, comme le raconte de même Epiphane (51, 22.11) :
Cela se passe aussi dans la ville de Petra, dans le temple idolâtre qui s’y trouve. (Petra est la capitale de l’Arabie, l’Edom scripturaire.) Ils louent la vierge avec des hymnes en langue arabe et l’appellent Chaamu – c’est-à-dire Core, ou vierge en arabe. Et l’enfant qui naît d’elle, ils l’appellent Dusares, c’est-à-dire « fils unique du Seigneur ». Et cela se fait aussi cette nuit-là dans la ville d’Elusa, comme cela se fait là-bas à Petra, et à Alexandrie.
A propos du récit d’Epiphane, dans un chapitre intitulé « La naissance virginale », Joseph Campbell écrit :
Nous apprenons du saint et homme d’église du quatrième siècle Epiphane (vers 315-402). 315-402), par exemple, d’une fête annuelle observée à Alexandrie le 6 janvier, date attribuée à l’Épiphanie et (à l’origine) à la Nativité du Christ, ainsi qu’à son Baptême. L’occasion païenne était de célébrer la naissance du dieu de l’année Aion à la déesse vierge Kore, une transformation hellénisée d’Isis.
Comme je l’aborde également dans Soleils de Dieu, le Christ en Égypte et ailleurs, la date du 6 janvier était l’une des nombreuses fêtes du solstice d’hiver dans l’Antiquité, de même célébrée par l’Église orthodoxe comme « anniversaire » du Christ. Comme nous pouvons le voir, l’estimé mythologue Campbell a compris que cette célébration de « Noël » est antérieure au christianisme et tourne autour de la naissance virginale du « dieu de l’année ». Ce « fils unique du Seigneur » Aeo ou Aion est également un « dieu de la lumière » et est identifié au dieu grec Dionysos et à d’autres divinités solaires. De plus, nous voyons ici l’identification de cette vierge avec la déesse Isis, dont le fils est Horus. (Pour plus d’informations et de citations, voir Le Christ en Égypte.)
Plutarque (46-120 AD/CE)
En ce qui concerne Horus en particulier servant de « dieu de la lumière », il convient de noter qu’il était souvent syncrétisé avec le dieu du soleil Râ sous le nom de « Ra-Horakhty » ou « Horus des deux horizons », représentant le soleil levant et le soleil couchant. Cet « Horus l’Enfant » était également connu des Grecs sous le nom d’Harpocrate. Sous cette forme, Horus naît donc quotidiennement, y compris et surtout au solstice d’hiver.
« Vers l’époque du solstice d’hiver, Isis donna naissance à Harpocrate, imparfait et prématuré. »
À cet égard, nous apprenons de l’un des plus célèbres historiens du premier siècle, Plutarque, qu’Horus l’enfant/Harpocrate est « né vers le solstice d’hiver, imparfait et infantile… » (Isis et Osiris (65, 387C) ; Babbitt, 153). Le grec original de Plurarque se présente comme suit :
τίκτεσθαι δὲ τὸν Ἁρποκράτην περὶ τροπὰς χειμερινὰς ἀτελῆ καὶ νεαρὸν ἐν τοῖς προανθοῦσι καὶ προβλαστάνουσι
Dans ce même passage, nous apprenons en outre de Plutarque que les Égyptiens » observent la fête de son enfantement après l’équinoxe de printemps. » Ce motif mythique des deux naissances d’Horus à ces moments du solstice d’hiver et de l’équinoxe de printemps prend tout son sens si l’on considère que nous discutons de la nature et des divinités solaires. La signification astrothéologique de ces deux « naissances » solaires connote l’augmentation de la lumière après le solstice et le triomphe final du jour sur la nuit à l’équinoxe vernal, après quoi les jours commencent à devenir plus longs que la nuit.
Hiéroglyphes
On trouve d’autres indications de l’observation égyptienne du solstice d’hiver dans les hiéroglyphes, comme je le relate dans Le Christ en Égypte (94) : Comme l’explique l’égyptologue Dr Heinrich Brugsch, les Égyptiens ont non seulement abondamment enregistré et vénéré le moment du solstice d’hiver, mais ils ont également créé un certain nombre de hiéroglyphes pour le représenter, y compris et l’image des déesses-sœurs Isis et Nephtys avec le disque solaire flottant au-dessus de leurs mains sur un ankh vivifiant – la croix égyptienne en boucle – alors que les rayons du soleil s’étendent jusqu’au symbole de la croix.
Isis et Nephtys tenant le bébé soleil
au-dessus de l’ankh vivifiant,
représentant le solstice d’hiver
Cette image du soleil entre Isis et Nephtys, qui est parfois représentée sans l’ankh, est décrite dans une inscription à Edfou concernant Ptolémée VII (fl. 145 BCE ?) et appliquée au solstice d’hiver, traduite par : « Le soleil sortant du ciel-océan dans les mains des frères et sœurs Isis et Nephtys ». Cette image ressemble beaucoup au soleil en train de naître, ce qui est sensé, puisque, encore une fois, Horus l’Enfant ou Harpocrate, le soleil du matin, naissait tous les jours, y compris au solstice d’hiver.
« Horus l’Enfant, le soleil du matin, naissait tous les jours, y compris au solstice d’hiver. »
Il y a beaucoup d’autres artefacts en Égypte qui démontrent l’association d’Horus avec le solstice d’hiver, y compris ses temples alignés sur le soleil levant à cette période de l’année. En effet, les données sur Horus/solstice d’hiver sont si nombreuses que j’ai été obligé d’inclure un chapitre de 40 pages dans Le Christ en Égypte intitulé » Né le 25 décembre. »
La fête de Sokar
Dans le chapitre sur le solstice d’hiver dans CIE figure également une discussion sur la fête du dieu égyptien Sokar ou Seker, syncrétisé à la fois avec Osiris et Horus, apparaissant comme le soleil nouveau-né sous la forme d’un bébé faucon ou faucon, un symbole solaire parce que l’oiseau vole le plus haut dans le ciel. Comme Osiris, Sokar est considéré comme une forme du dieu du soleil lorsqu’il traverse les enfers, pour naître sous la forme d’Horus à l’aube. En tant que tel, il est représenté comme un dieu trinitaire Ptah-Sokar-Osiris, qui est présent à la naissance du bébé Sokar pendant le solstice d’hiver.
Dieu(x) égyptien(s) Ptah-Osiris-Sokar s’approche du bébé dieu soleil Sokar au solstice d’hiver
« En Égypte, la fête du bébé dieu soleil Sokar a lieu le 26 Khoiak, correspondant au 22 décembre. »
Comme je l’indique également dans Le Christ en Égypte, la fête de Sokar a lieu le 26 Khoiak, comme le relate le Calendrier d’Hathor à Dendera, correspondant au tournant de l’ère commune au 22 décembre. Le rituel de longue date selon lequel Sokar est transporté hors du temple ce jour-là dans une « arche » ressemble beaucoup au commentaire d’Épiphane, de la Chronique pascale et de Macrobe concernant les Égyptiens qui faisaient sortir l’enfant soleil né d’une vierge au solstice d’hiver.
Cette célébration égyptienne de « Noël » – encore une fois, stylisée par Epiphane la « Kikellia » – a également été appelée les « Rites d’Isis » et a été affirmée ailleurs pour commencer quelques jours avant le 25 décembre, comme le « vrai » solstice du 21 ou 22, correspondant à la fête de Sokar.
Le soleil renaissant vieux de 3 400 ans
Sokar/Seker en tant que « soleil renaissant » a été conçu il y a au moins 3 400 ans, comme le relate le célèbre astronome Dr Gerald Hawkins:
Dans la tombe de Kherouef, vers 1400 av. J.-C., il est dit, « Les portes du monde souterrain sont ouvertes, O Sokaris, soleil dans le ciel. Ô renaissant, on te voit brillant à l’horizon et tu rends à l’Égypte sa beauté chaque fois que le ciel est percé de rayons… »
A propos de la « fête de Sokar », Amanda-Alice Maravelia affirme : « La fête de Sokar était célébrée avec un faste considérable, rivalisant probablement avec la fête d’Opet ; elle était la continuité du culte du roi divin lié à la résurrection du dieu. » En outre, on prétendait qu’Osiris mourait pendant la fête de Sokar, autrement dit, autour du solstice d’hiver.
« La fête était liée au solstice d’hiver, au « petit soleil », comme les Égyptiens l’appelaient à l’époque. »
A propos de cette fête, John Gardner Wilkinson remarque :
Lors de la fête du dieu, son écorce était portée en procession solennelle autour des murs du temple de Sokaris….. La fête était liée au solstice d’hiver, au « petit soleil », comme les Égyptiens l’appelaient à l’époque. À l’époque ptolémaïque, elle tombait le matin du 26 khoïak (22 décembre), alors qu’à des époques antérieures, il semblerait qu’elle se déroulait le soir….
Brugsch évoque également la fête de Sokar, qui se déroulait le 26 khoïak, équivalent au 22 décembre dans le calendrier julien et au 25 décembre dans le calendrier d’Eudoxe (410/408-355/347 avant notre ère). Dans le temple de Dendera, relate Brugsch, on trouve une description du 26 de Koiak – le 22 décembre également dans le calendrier alexandrin – comme représentant le jour du solstice d’hiver et du » lever d’Osiris sous forme de soleil et de lune. »
« Le 22 décembre (26 Koiak) représente le jour du solstice d’hiver et du « lever d’Osiris comme le soleil et la lune » »
De plus, comme Horus, l’un des rôles majeurs de Sokar est celui d’Osiris ressuscité ; ainsi, le bébé soleil sous forme de faucon/faucon émerge au solstice d’hiver comme Osiris ressuscité. Ainsi, nous pouvons affirmer une fois de plus que le dieu du soleil égyptien meurt et renaît au solstice d’hiver, exactement comme nous le trouvons dans d’autres cultures. (Pour plus d’informations sur Sokar, ainsi que des citations, voir Le Christ en Égypte.)
Autres célébrations du solstice
Les célébrations du solstice d’hiver étaient si importantes qu’elles dépassaient parfois le jour ou les deux jours du véritable solstice dans le calendrier grégorien, c’est-à-dire le 21 ou le 22 décembre. Les célébrations du solstice ne tombent donc pas nécessairement au moment traditionnel du solstice – « solstice » signifiant « soleil immobile » – mais peuvent avoir lieu jusqu’à plusieurs jours avant ou après, comme l’illustre la célébration romaine des Saturnales, qui commençait le 17 décembre et se terminait le 23.
Comme le démontre mon calendrier astrothéologique 2010, tout le mois de décembre, ainsi que quelques semaines avant et après, a été rempli de célébrations hivernales des divinités du soleil et de la lumière dans les cultures du monde entier. Dans mon calendrier, j’ai converti les dates du calendrier égyptien errant au moment où ces festivités auraient eu lieu en l’an 1 AD/CE.
Comme nous pouvons le voir, autour de l’an 1 AD/CE, la mort et la résurrection d’Osiris ont été alignées dans le calendrier égyptien errant sur le solstice d’hiver, lorsque la naissance de Sokar a également eu lieu. Ces deux dieux sont syncrétisés avec Horus.
« Autour de l’an 1 AD/CE, la mort et la résurrection d’Osiris étaient alignées sur le solstice d’hiver, tout comme la naissance de Sokar, tous deux étant identifiés à Horus. »
Le soleil né de la vierge céleste
L’une des significations derrière le mythe de la divinité solaire née de la vierge est l’aube immaculée accouchant du nouveau soleil, tandis qu’il était également dit que la lune reflétant les rayons du soleil donnait de même naissance à l’entité solaire. Une autre connotation est la constellation de la Vierge, à l’époque ptolémaïque identifiée à Isis : » Selon Eratosthène, la Vierge céleste était censée être Isis, c’est-à-dire le symbole de l’année qui revient. »
Dans un texte intitulé Les Katasterismoi ou Catasterismi, le « Pseudo-Eratosthène » inclut un essai sur la constellation de la Vierge appelée Παρθένος ou « Parthenos », un mot grec habituellement rendu par « vierge ». Selon ce texte, qui date du 1er au 2e siècle de notre ère mais qui prétend être un épitomé des écrits (perdus) de l’astronome grec Ératosthène (276-194 avant notre ère), Isis apparaît parmi d’autres divinités représentées par cette figure virginale :
Hésiode dans la Théogonie dit que cette figure est Dike, la fille de Zeus et de Thémis… Certains disent que c’est Déméter à cause de la gerbe de grain qu’elle tient, d’autres disent que c’est Isis, d’autres Atagartis, d’autres Tyché… et pour cette raison ils la représentent sans tête.
Ce mot grec parthenos utilisé pour décrire ces diverses déesses, dont Isis, est le terme identique par lequel la mère de Jésus, Marie, est appelée des décennies à des siècles plus tard (Mt 1,23 ; Lc 1,27). Comme Isis, Marie est également appelée virgo dans la Vulgate latine de Jérôme. Dans l’Antiquité, par conséquent, tant dans les hiéroglyphes égyptiens que dans les textes grecs, Isis est qualifiée de « Grande Vierge ». »
« Le mot grec parthenos utilisé pour décrire Isis comme une « vierge » est le terme identique par lequel la mère de Jésus, Marie, est appelée des décennies à des siècles plus tard. »
Le motif de la vierge-mère est antérieur au christianisme de plusieurs milliers d’années et tourne autour de la déesse reproduisant l’univers de manière parthénogénétique. Ce motif de la parthénogenèse a été appliqué à l’alter ego très ancien d’Isis, Neith, peut-être il y a 7 000 ans ou plus. (Pour plus d’informations sur la déesse égyptienne vierge-mère, voir le chapitre « La vierge Isis-Mery » dans Le Christ en Égypte.)
Expliquant le thème astrothéologique concernant Isis et son bébé, le comte Volney remarque :
C’est le soleil qui, sous le nom d’Horus, est né, comme votre Dieu, au solstice d’hiver, dans les bras de la vierge céleste, et qui a passé une enfance d’obscurité, d’indigence et de besoin, répondant à la saison du froid et de la gelée.
En ce qui concerne la nature astrothéologique du récit évangélique, y compris la naissance de la vierge, le célèbre théologien et saint chrétien Albertus Magnus, ou Albert le Grand, (1193?-1280) aurait déclaré :
« Nous savons que le signe de la vierge céleste est bien venu à l’horizon au moment où nous avons fixé la naissance de notre Seigneur Jésus-Christ. Tous les mystères de l’incarnation de notre Sauveur-Christ ; et toutes les circonstances de sa vie merveilleuse, depuis sa conception jusqu’à son ascension, sont à tracer dans les constellations, et sont figurés dans les étoiles. »
« Le signe de la Vierge céleste est venu à l’horizon au moment où nous avons fixé la naissance de notre Seigneur Jésus-Christ. »
Comme l’a reconnu Albert le Grand, le motif de la naissance de la Vierge est astrothéologique, se référant à l’heure de minuit, le 25 décembre, où la constellation de la Vierge se lève à l’horizon. L’Assomption de la Vierge, célébrée dans le catholicisme le 15 août, représente l’éclat du soleil d’été qui efface la Vierge. La Nativité de Marie, célébrée le 8 septembre, a lieu lorsque la constellation est à nouveau visible. Voilà ce que représentent ces motifs et fêtes « chrétiens », comme le savent évidemment les plus érudits du clergé catholique. Ainsi, la vierge qui concevra et enfantera est la Vierge, et son fils est le soleil.
« Le motif mythique du dieu soleil né au solstice d’hiver d’une vierge précède l’ère commune de nombreux siècles. »
Le motif mythique du dieu soleil né au solstice d’hiver d’une vierge précède l’ère commune de nombreux siècles. Comme démontré ici, sa présence dans les mythes de Sokar, une forme d’Osiris et d’Horus, remonte à plus de 3 000 ans. Le même motif a été célébré comme appliqué à Aion, Horus et d’autres divinités solaires nées vierges autour du globe pendant des millénaires.
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