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Carcajou, population de l’Est

Signes vitaux

Nom commun : Carcajou, population de l’Est
Nom latin : Gulo gulo
Statut en vertu de la LEP : En voie de disparition, évaluation du COSEPAC de 2014 : En voie de disparition.
Aire de répartition : Labrador et Québec (population de l’est)
Vie : 17 ans
Taille : Les mâles adultes pèsent environ 14 kg ; les femelles, 9 kg. Les mâles adultes mesurent
environ 1 m de long, les femelles sont plus courtes.
Estimation de la population : Moins de 50

Les faits

  • Bien qu’il appartienne à la famille des belettes, le carcajou ressemble à un ours miniature puissant. Sa fourrure est généralement brun foncé, sa tête et sa queue étant de couleur plus claire. Deux bandes de couleur feu partent du cou et se rejoignent sur les côtés au niveau de la queue. Ses longues griffes recourbées sont semi-rétractiles et utilisées pour grimper et creuser.
  • Les dents et les mâchoires puissantes du carcajou sont adaptées pour broyer la viande gelée qu’il récupère en hiver. Ils vont même manger des os et des peaux gelés lorsqu’ils sont désespérés. En été, ils mangent aussi des baies et de la végétation.
  • Les carcajous sont connus pour parcourir de longues distances. Leur domaine s’étend de moins de 100 km2 pour les femelles à plus de 1000 km2 pour les mâles. Ce sont les plus grands domaines vitaux rapportés pour un carnivore.
  • Le carcajou est connu sous divers noms descriptifs : « ours-mouffette » parce qu’il marque sa nourriture et divers points de repère avec de l’urine et du musc, un fluide sécrété par ses glandes anales ; et « glouton » en raison de son appétit vorace. Carcajou est son nom canadien français.
  • Les femelles mettent bas et élèvent leurs petits dans une tanière. La plupart des tanières ont été trouvées dans les régions de toundra et consistent en des tunnels de neige complexes qui se sont formés naturellement autour de configurations rocheuses.
  • Lorsque la nourriture est rare, un pourcentage élevé de la population n’aura pas de petits. Les femelles ont un mécanisme d’implantation retardée qui leur permet d’avoir des petits lorsque la nourriture est la plus abondante et d’adapter la taille de la portée à la disponibilité de la nourriture.
  • Les carcajous ne sont pas migrateurs et n’hibernent pas pendant l’hiver. Ils sont actifs jour et nuit, et ils alternent des périodes de trois à quatre heures entre l’activité et le sommeil.

L’histoire

Bien que le carcajou soit connu comme un astucieux héros-tricheur et un lien avec le monde des esprits dans la mythologie des Premières Nations, sa population orientale n’a peut-être pas réussi à trouver un moyen de rester dans notre terrestre.

Pendant des années, la population orientale de carcajous a été chassée pour sa fourrure résistante au gel, idéale pour doubler les parkas, et sa sale habitude de s’attaquer aux lignes de pièges des chasseurs l’a rendue vulnérable. Sa population a continué à décliner à mesure que sa principale source de nourriture, le caribou, a fait défaut au Labrador et au Québec et que les humains ont continué à le chasser.

Aujourd’hui, la population orientale de carcajous est l’un des animaux sauvages du Canada les plus incompris et les moins connus.

Michel Huot, président de l’équipe de rétablissement du carcajou (population de l’Est) au Québec, affirme que l’animal ressemble beaucoup aux porcs-épics, aux Poissons et même aux petits ours, ce qui le rend difficile à identifier sans un échantillon de sang ou de tissu. « La première fois que j’ai vu un carcajou dans un zoo, dit M. Huot, j’étais sûr qu’il s’agissait d’un pékan – et j’avais beaucoup étudié l’animal. »

Bien qu’il n’y ait eu aucun signalement vérifié de carcajou au Québec depuis 1978, et aucun au Labrador depuis le milieu des années 1950, il y a des signalements non confirmés chaque année. On croit que toute population restante est extrêmement petite et, par conséquent, à haut risque d’extinction.

« Cet animal est très difficile à aider, dit Huot, parce qu’il est si rare dans les vastes régions non peuplées du Québec et du Labrador. »

L’absence apparente de rétablissement du carcajou malgré la récente abondance locale élevée de caribous suggère que cette population pourrait déjà être disparue. Il existe cependant une certaine possibilité d’une petite poche de Carcajous dans la région du Lac-Saint-Jean au Québec, à 200 km au nord de la ville de Québec, où des observations répétées ont été faites. S’il existe une population de carcajous dans cette région, on pense qu’elle est séparée du reste de l’aire de répartition.

Le manque d’habitat n’est pas un problème pour la population orientale de carcajous, mais une population trop faible pour permettre un rétablissement naturel pourrait être son plus grand défi.

Que fait-on

Le groupe de travail sur le carcajou du Labrador, formé en 2000, a convenu que le rétablissement naturel du carcajou est peu probable. Isabelle Schmelzer, écologiste au ministère de l’Environnement et de la Conservation et membre du groupe de travail, affirme que l’introduction de carcajous capturés dans la nature en provenance de l’Ontario, le groupe génétique le plus proche, pourrait être la meilleure option pour le Labrador.

En 2004, les experts ont effectué un relevé aérien de 195 000 km2 de nature sauvage, mais n’ont trouvé aucune trace de carcajous. Depuis 2003, le groupe a essayé de collecter des échantillons de poils de carcajous à l’aide de perches à poils – des perches enveloppées de fil barbelé et surmontées de charognes. Aucun échantillon n’a été collecté à ce jour, mais Schmelzer affirme que le programme suscite un grand intérêt et que d’autres perches seront déployées à la fin de cet hiver, lorsque les carcajous devraient être les plus affamés.

Le groupe a également organisé des réunions publiques et des ateliers demandés par les Innus du Labrador qui souhaitaient en savoir plus sur le carcajou de la part de ceux qui avaient travaillé avec lui.Malheureusement, les autochtones du groupe de gestion de la Convention de la Baie James, dans le nord du Québec, ne sont pas intéressés à ramener le carcajou dans leurs forêts.

« Ils considèrent le carcajou comme une autre ressource de fourrure », dit Huot. « Comme nous indiquons que le carcajou ne sera pas une ressource importante de porteurs de fourrure dans le futur parce que, naturellement, l’animal est rare et les peaux n’ont pas une valeur importante, ils ne sont pas intéressés à être impliqués dans le retour du carcajou. »

L’équipe de rétablissement du carcajou ne s’est pas réunie en 2006, mais M. Huot dit qu’ils espèrent présenter un autre plan de travail aux Autochtones cette année qui suscitera de l’intérêt pour le rétablissement du carcajou.

Ce que vous pouvez faire

  1. Informez l’équipe de rétablissement du carcajou (population de l’Est) de toute observation de carcajou au Québec au 418-627-8694, poste 7435. Au Labrador, communiquez avec le Groupe de travail sur le carcajou du Labrador au 709-637-2970.
  2. Si vous voyez un carcajou, notez mentalement son comportement, ses mensurations approximatives et son apparence afin de rédiger un rapport détaillé plus tard.
  3. Évitez de capturer un carcajou, surtout dans la région du Lac-Saint-Jean au Québec, qui abriterait une poche de carcajous. Si vous chassez, utilisez de petits pièges pour éviter sa capture accidentelle.
  4. Si vous croyez être à proximité d’un carcajou, éloignez-vous de la zone.

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