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Abstract
WOH G64 est une supergéante rouge (RSG) inhabituelle dans le Grand Nuage de Magellan (LMC), avec un certain nombre de propriétés qui la distinguent du reste de la population RSG du LMC, notamment un épais tore de poussière circumstellaire, un type spectral inhabituellement tardif, une activité maser et des lignes d’émission nébulaire. Ses propriétés physiques sont également extrêmes, y compris le plus grand rayon d’une étoile connue et une température effective beaucoup plus froide que celle des autres RSG du LMC, ce qui est en contradiction avec la théorie de l’évolution stellaire. Nous ajustons la spectrophotométrie optique à résolution modérée de WOH G64 avec les modèles d’atmosphère stellaire MARCS, déterminant une température effective de 3400 ± 25 K. Nous obtenons un résultat similaire à partir des couleurs V – K à large bande de l’étoile. Avec cette température effective, et en tenant compte de la contribution du flux de l’enveloppe de poussière circumstellaire asymétrique, nous calculons log(L/L sun) = 5.45 ± 0.05 pour WOH G64, assez similaire à la luminosité rapportée par Ohnaka et ses collaborateurs sur la base de leur modélisation du transfert radiatif du tore de poussière de l’étoile. Nous déterminons un rayon de R/R sun = 1540, ce qui met la taille de WOH G64 et sa position sur le diagramme de Hertzsprung-Russell en accord avec les plus grands RSGs galactiques connus, bien qu’elle soit encore extrême pour le LMC. En outre, nous utilisons la caractéristique d’absorption du triplet Ca II pour déterminer une vitesse radiale de 294 ± 2 km s-1 pour l’étoile ; c’est la même vitesse radiale que le gaz en rotation dans le disque du LMC, ce qui confirme son appartenance au LMC et exclut qu’elle soit une géante inhabituelle du halo galactique. Enfin, nous décrivons le spectre d’émission inhabituel de la nébuleuse de l’étoile ; le gaz est riche en azote et chauffé par les chocs, et affiche une vitesse radiale significativement plus positive que l’étoile elle-même de 50 km s-1.
Cet article est basé sur des données recueillies avec les télescopes Magellan de 6,5 m situés à Las Campanas, au Chili.