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5 – La révolution blanche de Muhammad Reza Shah

La monarchie a une signification particulière pour les familles iraniennes. Elle fait partie de notre mode de vie. Elle fait partie intégrante de notre histoire depuis 2 500 ans.

Impératrice Farah

Le seul défaut du shah est qu’il est vraiment trop grand pour son peuple – ses idées sont trop grandes pour nous.

Assadollah Alam, ministre de la Cour

Interviewer : « Votre Majesté, où sont partis vos partisans ? ». Le chah : « Cherchez-moi. »

Entretien avec la presse en 1978

Expansion de l’État (1953-75)

Muhammad Reza Shah poursuit après 1953 là où son père avait été contraint de s’arrêter en 1941. Il a relancé à toute vitesse la volonté d’étendre les trois piliers qui soutenaient son État : l’armée, la bureaucratie et le système de patronage de la cour. À bien des égards, son règne s’inscrit dans la continuité de celui de son père, avec quelques variations mineures. Alors que le père avait gouverné à l’époque du fascisme et parlait sans ambages de faire circuler les trains à l’heure, le fils a vécu au plus fort de la guerre froide et a donc évité le langage de l’autocratie et du racisme. Mais même lui, au sommet de son pouvoir, n’a pu résister à l’envie d’ajouter à la liste exaltée de ses titres royaux le tout nouveau titre d’Arya Mehr (soleil aryen). Muhammad Reza Shah a réalisé le rêve de Reza Shah de construire une structure étatique massive.